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DEFINITION. Le mot convoitise vient du latin  » CUPIDITUS  » et veut dire: désirer avec avidité, ambitionner, soupirer après quelque chose ou en avoir une envie immodérée. On peut, bien sûr, convoiter dans le bon sens c’est-à-dire désirer avec avidité de mieux connaître Dieu et sa volonté, mais ce sentiment est, la plupart du temps mal dirigée. On désire, en effet, trop souvent des choses purement terrestres.

LE CHRETIEN ET LA CONVOITISE. Dans la loi de Moïse il était déjà stipulé ceci : « Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur» ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. » (1)

L’apôtre Paul, quant à lui, cite la convoitise dans son Epitre aux Romains (2) parmi une longue énumération de choses réprouvées par Dieu dont la cupidité. Dans sa lettre aux Galates (3) il lance même cette affirmation : « La cupidité est une idolâtrie ». Il faut avouer que nous n’envisageons pas souvent le problème sous cet angle-là. L’idolâtre est celui qui adore non le vrai Dieu, mais un dieu créé par sa propre imagination, par ses désirs et ses appétits immodérés.

L’homme qui cherche la satisfaction dans les biens terrestres s’éloigne inconsciemment de Dieu et finit par le remplacer par une idole: l’argent et la puissance qu’il confère. II en arrive à adorer ce qu’il possède et rêve de posséder. La convoitise est une forme d’idolâtrie pratiquée par nombre de gens, même parmi les plus religieux. Ils veulent évidemment aller au ciel mais leur désir de posséder est plus fort que leur obéissance à 1’Eternel. Ces personnes finissent par se refuser de voir que leur convoitise les mène tout droit à la ruine spirituelle.

Ni les idolâtres ni les cupides n’hériteront le royaume de Dieu dit Paul, (4) et c’est pourquoi il est important que nous sondions les pensées de notre cœur à ce-sujet. Quand on aime l’argent au point d’en faire son idole, on finit tôt ou tard par l’adorer au point d’en négliger son devoir envers Dieu, l’église, la famille et même la société en générale. On va même jusqu’à accepter de sacrifier sa vie pour satisfaire sa cupidité. On comprend pourquoi Jésus atteste : « la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens. » (5) La convoitise, dit Robert South » est à la fois le début et la fin de l’alphabet de Satan, le premier vice qui peut corrompre la nature de l’homme et le dernier à mourir. » L’esprit de lucre peut devenir si fort que l’être humain en arrive à ne plus trouver la joie et les satisfactions que dans les choses purement terrestres. S’il ne refrène pas au plus vite ce sentiment il atteindra le point ou il sera prêt à enfreindre la loi pour gagner encore davantage. C’est probablement ce qui incite Paul à dire : « Maintenant ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui se nommant frère, est impudique ou cupide… de ne pas même manger avec un tel homme. »(6)

L’argent peut être soit un serviteur fidèle soit un maître implacable. L’argent représente une bénédiction entre les mains d’un fidèle serviteur de Dieu. Mais, par contre, il est une malédiction pour celui qui sans cesse convoite. Jésus-Christ dit avec une grande justesse : « Nul ne peut servir deux maîtres, car, ou il haïra l’un et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (c’est-à-dire les richesses) (7)

Si nous aimons Dieu plus que tout au monde, sa volonté est l’objet principal de nos soucis. Par contre si notre amour se tourne vers l’argent et les biens de ce monde, ces choses seront pour nous à la fois l’objet de notre culte et un dictateur dominant chacune de nos actions, de nos pensées. L’Eternel ne se contente pas d’une seconde place dans notre vie, pas plus qu’il n’accepte un cœur divisé et déchiré par la convoitise.

Un homme très riche mais profondément malheureux alla un jour consulter un vieux sage afin de trouver une solution a son problème. Le sage, le prenant par la main, le conduisit vers une fenêtre et lui demanda. Qu’aperçois-tu au travers de cette vitre ? – II répondit: « Je vois des femmes, des hommes et des enfants. » Le vieil homme le mena ensuite vers un miroir et lui posa une autre question: « Et maintenant que vois-tu ? » La réponse fut : « Moi-même. » Alors le sage lui dit d’une voix calme et douce, « La vitre de la fenêtre est transparente et tu peux voir tes semblables, mais dès qu’on la recouvre d’argent les autres disparaissent pour faire place à une seule personne; toi-même ! »

Un homme peut très bien gagner sa vie tout en servant Dieu fidèlement et sans convoiter ce qu’il ne possède pas. L’argent d’un chrétien doit être utilisé pour glorifier le Seigneur et servir sa cause sur la terre.

LA VOLONTE DE DIEU ET LA CONVOITISE.

La loi de Dieu est la seule qui réprouve et condamne la convoitise. La loi des hommes prévoit des sanctions contre le mensonge, le vol, la tromperie et bien d’autres choses, mais pas contre la convoitise. Aux yeux de Dieu il s’agit-là d’un péché, même s’il n’est pas sanctionné par les lois humaines.

Non, il nous est impossible de servir Dieu tout en ayant une idole dans le cœur. Dans le livre de Josué nous est raconté l’histoire d’un certain Acan qui, poussé par un irrésistible désir de s’approprier un butin, chose interdite par Dieu, paya sa cupidité de sa vie. (8) Ne croyons surtout pas mériter mieux. L’apôtre Paul le dit bien : « Car, sachez-le bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume de Christ et de Dieu’ » (9).

Soyons, au contraire, persuadés que nous perdrons la vie éternelle et tous les biens temporels que nous avons convoités. Comme le dit très bien le prophète Job : « Je suis sorti nu du sein de ma mère et nu je retournerai dans le sein de la terre. » (10) La majorité d’entre nous passe beaucoup trop de temps à essayer d’accumuler. II nous faut l’aisance, puis la prospérité. On vise toujours plus haut: la fortune, l’abondance, la richesse, l’opulence. On rêve, on convoite et on se perd aux yeux du Créateur.  » Un homme qui convoite ne fait jamais rien d’assez bien jusqu’à sa mort « . (11) Certains vivent comme s’ils ne devaient jamais mourir. Ces gens-là ont tous une chose en commun, ils se plaignent tout le temps, n’en ont jamais assez et n’avouent pas l’envie qui les ronge. Saint François d’Assise le disait bien: j’ai entendu des milliers de confessions mais pas une seule sur la convoitise.

SURMONTER LA CONVOITISE.

Mais ce défaut, ce péché, ce vice peut être vaincu. Comment ? En ayant assez de foi que pour s’en remettre à la Parole de Dieu. Nous devons croire que Dieu est notre bienfaiteur et que sa Parole est un véritable guide. Ecoutons Jésus nous dire: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (12)

C’est cela qui peut détruire cette sale convoitise qui grignote chaque jour davantage notre spiritualité. L’argent et les possessions terrestres ne seront jamais pour nous un dieu ou une idole si nous « recherchons avant tout le royaume et la justice divine. »

Nous savons tous que les choses matérielles nous sont nécessaires. Que personne ne peut vivre de l’air du temps et de l’eau des fontaines. Dieu promet tout le nécessaire à chacun de ses enfants à condition qu’ils se soumettent à sa loi, à ses directives. La majorité des cupides convoitent pour leur usage propre, égoïste et exclusif. Leur foi est si faible qu’ils ne font pas confiance à Dieu. Ils ont peur, peur du présent, peur surtout de l’avenir .Ils épargnent, grattent, souffrent pour se préserver de l’âge ou d’une calamité soudaine. Mais quand la vieillesse arrive ils continuent à thésauriser; à se priver. Leur cœur se dessèche de plus en plus. L’amour de l’argent, l’avarice, la convoitise, sont plus vivaces que jamais. Comme le dit un proverbe russe:  » Quand l’argent parle, la vérité doit se taire « .Ces pauvres gens, car ils sont à plaindre, n’éprouvent plus.

Aucune sécurité et tous vrais plaisirs leur sont pratiquement interdits mis à part la joie de savoir qu’ils ont faits amples réserves des biens de ce monde. Leur confiance est placée beaucoup plus sur les choses matérielles que sur le bonheur d’aimer Dieu et de faire sa volonté, ce qui est pourtant si doux et si enrichissant dans le vrai sens du terme.

La vraie calamité, la plus grande est de se retrouver riche en biens matériels et pauvre en, trésors célestes. Oh, comme Jésus avait raison en disant:  » la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l’abondance ». (13) La vraie richesse se trouve en Dieu. « Qui est riche, » demande Benjamin Franklin, « celui qui est satisfait. Mais qui l’est vraiment ? Personne ! » (14)

Un vrai chrétien n’a pas le droit et ne devrait pas convoiter. C’est précisément ce qui ronge notre société actuelle et qui produit la majorité de l’infidélité envers Dieu». On nous apprend à aimer les mauvaises choses, c’est ça la société de consommation ! Créer des besoins, exciter l’envie pour pouvoir vendre, vendre, vendre. Et pour acheter il faut de l’argent, toujours plus d’argent. Quand apprendrons-nous, à nouveau à aimer Dieu par la satisfaction d’avoir assez ? Mais qu’est-ce qu’avoir  » assez « . Pour la plupart des gens c’est posséder un peu plus qu’ils n’ont déjà.

C’est là que la course commence, c’est comme cela qu’on commence à s’éloigner de Dieu. Ahab s’est vendu pour une vigne; Judas pour 30 pièces d’argent; Acan pour un manteau et de l’argent; Ananias et Saphira pour le prix d’une maison l Et vous êtes-vous à vendre ? Pour combien ?

« Au fur et à mesure que s’accroissent nos biens, notre désir de possède augmente et ce sont ces biens qui finissent par nous posséder. »

Si ce mal se développe en vous, détruisez-le vite avant qu’il ne vous détruise. Laissez l’amour et la foi pour Dieu prendre pied dans votre cœur et vous verrez la convoitise, l’envie, l’avarice s’éloigner au galop. Mon but a été plus de vous faire réfléchir que de vous convaincre. Y ai-je réussi ? C’est mon plus cher désir.

Références:
(1) Exode 20:17
(2) Galates 3:5
(3) Romains 1:29-32
(4) 1 Corinthiens 6:10
(5) Luc 12 :15
(6) 2 Corinthiens 5:10
(7) Matthieu 6:24
(8) Josué 7:1; 22:20
(9) Eph 5:5
(10) Job 1:21
(11) Thomas Fuller: Gnomoligia n°51
(12) Matthieu 6 :33
(13) Luc 12:15
(14) Almanach du pauvre Richard

 

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